La recherche disponible sur les effets topiques des cannabinoïdes, y compris leurs effets sur la peau, est encore limitée, mais il est désormais certain que la biologie cutanée est influencée par le système endocannabinoïde humain (SEC).
Les récepteurs du système SEC ont été identifiés dans la peau, ce qui a donné lieu à des observations intéressantes.
L'abus systémique de cannabinoïdes synthétiques et de leurs analogues a été associé à la manifestation de différents troubles dermatologiques, ce qui met en évidence le rôle important que joue l’SEC dans la santé de la peau.
Parmi les différents composés dérivés du cannabis, le cannabidiol (CBD) a fait l’objet d’une attention particulière ces dernières années. Le CBD est un composant non psychoactif de la plante de cannabis qui, contrairement au THC, ne provoque pas d'effets psychotropes.
Ces dernières années, il a été considéré comme un agent thérapeutique potentiel pour diverses affections, y compris celles affectant la peau et l’esthétique. Il peut être utilisé sous différentes formes, et de nombreux fabricants l’intègrent dans des produits cosmétiques destinés aux soins de la peau.
Bien qu'il existe différentes preuves précliniques qui suggèrent que l'application topique du CBD peut être efficace pour traiter certains troubles cutanés, comme l'eczéma, le psoriasis, les démangeaisons et d'autres affections inflammatoires, il est important de noter que l'efficacité clinique du CBD pour ces utilisations n'a pas encore été pleinement confirmée. En plus de ça, les mécanismes moléculaires qui permettent au CBD d’agir sur ces troubles doivent être étudiés et clarifiés davantage.
L’intérêt croissant pour le CBD a conduit à son inclusion dans de nombreuses lignes cosmétiques, qui cherchent à exploiter les bienfaits cutanés que pourrait offrir cet ingrédient actif. Malgré les indications anecdotiques prometteuses et les premiers résultats d’études, la communauté scientifique reconnaît la nécessité de recherches plus approfondies pour bien comprendre comment le CBD interagit avec la peau et confirmer ses effets thérapeutiques en milieu clinique.
Cet article offre une mise à jour sur les progrès réalisés à ce jour dans la recherche sur le CBD et aborde les domaines potentiels qui nécessitent des explorations plus approfondies. Ceci est particulièrement pertinent non seulement pour mieux comprendre les bienfaits du CBD, mais également pour son utilisation future dans les produits cosmétiques et dans d’autres applications thérapeutiques liées aux soins de la peau.
Le système endocannabinoïde de la peau
Le système endocannabinoïde (SEC) est un réseau de signalisation moléculaire qui a évolué pour maintenir l'homéostasie, c’est-à-dire l'équilibre, à l’intérieur du corps.
Il se compose de plusieurs éléments clés :
- molécules de signalisation appelées endocannabinoïdes,
- récepteurs spécifiques qui se lient à ces molécules,
- enzymes responsables de la synthèse et de la dégradation des endocannabinoïdes, avec les transporteurs qui facilitent leur déplacement.
Les fonctions de l’SEC ont été étudiées principalement en relation à la régulation du système nerveux central (SNC) et du système immunitaire, mais de récentes recherches ont mis en évidence un rôle fondamental dans le maintien de l'homéostasie cutanée et de la fonction barrière de la peau.
La dérégulation de ce système a été associée à divers troubles cutanés, parmi lesquels la dermatite atopique, démangeaisons, acné, croissance ou la chute de cheveux, et altération de la pigmentation comme hyperpigmentation ou hypopigmentation.
Endocannabinoïdes
L'existence de ligands endogènes, c'est-à-dire molécules produites par notre propre corps qui se lient aux récepteurs cannabinoïdes, a été découverte pour la première fois par Devane et ses collègues en 1988. Ils ont particulièrement démontré qu'une molécule appelée N-arachidonoyléthanolamine (également connue sous le nom d'anandamide ou AEA) se lie aux récepteurs cannabinoïdes présents dans le cerveau des modèles murins. Depuis, de nombreux endocannabinoïdes ont également été identifiés dans le corps humain, notamment dans les organes périphériques comme la peau.
Parmi tous les endocannabinoïdes détectés dans la peau, l’anandamide (AEA) et le 2-arachidonoylglycérol (2-AG) sont ceux qui sont les plus étudiés. Ces deux médiateurs lipidiques ont été détectés en très faibles concentrations dans les kératinocytes, les principales cellules de l'épiderme, et dans les fibroblastes, les cellules du derme. La synthèse et l'absorption cellulaire de ces deux endocannabinoïdes suivent des parcours bien documentées, qui ont été décrit dans de nombreux articles scientifiques. En plus de ces 2, d’autres endocannabinoïdes moins connus ont été identifiés dans la peau, notamment le N-palmitoyléthanolamide (PEA) et le N-oléoyléthanolamide (OEA), qui contribuent à la complexité des fonctions du système endocannabinoïde cutané.
Récepteurs
Les récepteurs des cannabinoïdes, les fameux CB1 et CB2, sont les principales cibles des endocannabinoïdes.
Les récepteurs CB1 se trouvent principalement dans le système nerveux central (cerveau et moelle épinière), tandis que les récepteurs CB2 se trouvent principalement dans le système nerveux périphérique, dans l’appareil digestif et dans le système immunitaire.
Des études récentes ont révélé que ces récepteurs se trouvent également dans plusieurs cellules de la peau, telles que les kératinocytes épidermiques, les fibres nerveuses cutanées, les cellules dermiques, les mélanocytes, les glandes sudoripares eccrines et les follicules pileux. Ces récepteurs cannabinoïdes se lient non seulement aux endocannabinoïdes, mais également aux récepteurs Transient Receptor Potential (TRP), présents dans divers types de cellules cutanées.
Ces récepteurs TRP sont impliqués dans des fonctions essentielles telles que la formation et le maintien de la barrière cutanée, la croissance cellulaire, la différenciation cellulaire et les processus immunologiques et inflammatoires, exerçant un effet positif sur l'état général de la peau.
Les endocannabinoïdes interagissent avec les récepteurs activés par le proliférateur de peroxysomes (PPAR), par des voies de signalisation directes ou indirectes. L’activation de ces récepteurs PPAR, en particulier des variantes α et γ, intervient dans bon nombre des principales fonctions biologiques des endocannabinoïdes, notamment la neuroprotection, l’action anti-inflammatoire et analgésique. Cette interaction contribue en outre à la modulation de l’SEC et à ses effets sur divers compartiments cellulaires de la peau.
Les mécanismes par lesquels les endocannabinoïdes tels que l'AEA et le 2-AG agissent sur les récepteurs CB1 et CB2 dans les neurones présynaptiques du système nerveux central et périphérique sont représentés graphiquement dans divers modèles scientifiques, qui montrent également comment les phytocannabinoïdes, dont le CBD, peuvent moduler le SEC à travers l’activation directe de ces récepteurs.
Enzymes et transporteurs
La synthèse de l'endocannabinoïde AEA est médiée par l'enzyme phospholipase D, tandis que la synthèse du 2-AG est régulée par la diacylglycérol lipase (DAGL). La dégradation de l’AEA et du 2-AG est en revanche principalement contrôlée par deux enzymes : l’amide hydrolase d’acide gras (FAAH) et la monoacylglycérol lipase (MAGL). La signalisation biologique des endocannabinoïdes, médiée par leur interaction avec des récepteurs spécifiques, est inhibée par un mécanisme en deux étapes : d'abord, les endocannabinoïdes sont éliminés de l'espace extracellulaire par un transporteur membranaire appelé transporteur membranaire d'anandamide (AMT), puis, après avoir été réabsorbés dans les cellules, ils sont métabolisés par les enzymes FAAH et MAGL.
Les bienfaits du CBD sur la peau
Potentiel du cannabidiol pour la santé de la peau et les affections dermatologiques
Nous avons vu comment le système endocannabinoïde (SEC) joue un rôle fondamental dans la régulation de la peau, influençant l'homéostasie cutanée.
Cela suggère que le traitement avec des cannabinoïdes topiques, tels que le CBD, pourrait avoir un effet positif sur la santé de la peau et pour traiter des troubles dermatologiques spécifiques. La majeure partie des recherches cliniques existantes se concentrent sur les effets du CBD lorsqu’il est ingéré, inhalé ou injecté et non lorsqu’il est appliqué directement sur la peau. Il y a encore peu de recherches qui explorent le potentiel thérapeutique du CBD au niveau topique. Cependant, certaines preuves suggèrent que l’utilisation topique des cannabinoïdes, spécialement du CBD, pourrait être une méthode efficace pour traiter certaines affections cutanées.
Le CBD a un poids moléculaire raisonnable (314,46 Da), mais sa valeur élevée de log P (partage lipides/eau) d'environ 6,3 représente un défi pour sa pénétration à travers la peau. Cette difficulté peut être surmontée grâce avec l’utilisation de systèmes de transport appropriés. Par exemple, en 2003, une étude a rapporté l’efficacité de l’administration transdermique de CBD dans des modèles murins utilisant des vecteurs éthosomes. Une autre étude a examiné l’application locale de CBD sous forme de gel, avec des concentrations variables entre 1 % et 10 %, sur des rats souffrant d’arthrite. Les résultats ont montré que le CBD était bien absorbé et que la concentration plasmatique variait de façon linéaire avec la dose appliquée. De plus, des études de diffusion in vitro sur des tissus humains ont démontré le potentiel du CBD à pénétrer à travers la peau. Cependant, actuellement, aucune étude clinique n’a été identifiée pour évaluer la capacité d’absorption topique du CBD chez les êtres humains. Il est nécessaire de mener des recherches supplémentaires pour mieux comprendre les doses appropriées et les méthodes d’administration pour les applications thérapeutiques du CBD sur la peau.
Protection de la peau | Fonction de barrière
La peau agit comme une barrière protectrice contre les facteurs environnementaux qui peuvent causer la génération d’espèces réactives de l’oxygène (ERO). Le stress oxydatif induit par ces ERO peut provoquer des dommages cellulaires et, s’il n’est pas contrôlé, peut conduire à des inflammations chroniques, contribuant à des troubles cutanés et au vieillissement de la peau. Les kératinocytes, qui sont les principales cellules de l'épiderme, sont particulièrement vulnérables aux stress environnementaux.
Dans une peau saine, lorsque s’accumulent des molécules nocives appelées ERO (espèces réactives de l’oxygène), l’organisme active une série de mécanismes de défense pour se protéger des dommages que ces molécules peuvent causer. Ces mécanismes de défense sont régulés par deux éléments importants : le facteur NRF2 et les récepteurs PPAR-γ.
NRF2 est une sorte d’«interrupteur» qui active les gènes responsables de la protection contre le stress oxydatif, c'est-à-dire ces dommages causés par les ERO. L'un des gènes les plus importants activés par NRF2 est HMOX1, une enzyme aux propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires, qui aide donc à réduire l'inflammation et à protéger les cellules de la peau.
Le CBD, lorsqu’il est appliqué sur la peau, peut augmenter l’activité de ces gènes protecteurs, comme HMOX1. Des études en laboratoire ont montré que le CBD est capable de stimuler l'expression de HMOX1 et d'autres gènes régulés par NRF2, en améliorant ainsi la capacité de la peau à se défendre contre les dommages. Dans une étude menée sur des cellules de la peau humaine, appelées kératinocytes, il a été observé que le CBD augmente les niveaux de HMOX1 et stimule également la production d'autres protéines importantes, comme les kératines 16 et 17, qui jouent un rôle fondamental dans la cicatrisation des plaies et dans la prolifération des cellules de la peau. Donc, le CBD non seulement protège la peau des dommages, mais peut également aider à réparer et régénérer les cellules endommagées.
Dans une autre étude in vitro, qui utilisait des kératinocytes humains, il a été démontré que le CBD peut pénétrer dans les cellules et équilibrer la réponse au stress oxydatif provoqué par l’irradiation UVB et le peroxyde d’hydrogène. Le CBD a démontré d’avoir un effet protecteur contre la réduction par le peroxyde des acides gras polyinsaturés dans les membranes cellulaires induites par le peroxyde, contribuant ainsi à protéger l’intégrité de la membrane cellulaire.
Soulagement de la douleur
Les lésions tissulaires déclenchent une réponse inflammatoire pouvant provoquer irritations, ulcères, sensibilisation des tissus périphériques, neuropathies et plaies chroniques. Si cet état inflammatoire n’est pas résolu, il peut entraîner une augmentation des lésions tissulaires et de la douleur.
Les thérapies actuelles pour la gestion de la douleur chronique, à savoir les antidépresseurs, les AINS et les anticonvulsivants, ciblent les systèmes nerveux périphérique et central, mais produisent souvent des effets secondaires indésirables.
Des modèles précliniques et cliniques ont démontré que les cannabinoïdes ingérables peuvent produire des effets antinociceptifs dans des modèles de douleur neuropathique et inflammatoire. De plus, certaines preuves cliniques soutiennent l’utilisation de cannabinoïdes ingérables pour traiter la douleur chronique, principalement le THC et les combinaisons de THC et de CBD. Cependant, l’application topique du CBD pour la gestion de la douleur n’a pas encore été validée par de solides études cliniques.
Eczéma ou dermatite atopique
La dermatite atopique est une affection chronique de la peau caractérisée par une inflammation, qui peut être causée par une combinaison de facteurs.
Parmi ceux-ci il y a des facteurs environnementaux, une barrière cutanée affaiblie, un déséquilibre du microbiome (c'est-à-dire les bactéries et autres micro-organismes qui vivent sur la peau), une prédisposition génétique et une réponse altérée du système immunitaire.
Les phytocannabinoïdes, comme le CBD, ont démontrés de pouvoir influencer et moduler les réponses inflammatoires de la peau, en agissant sur différents mécanismes qui sont à l'origine de ces réactions.
Par exemple, un composé appelé adelmidrol, dérivé du PEA, s’est révélé efficace dans le traitement de la dermatite atopique légère chez les enfants. Même si l’efficacité du CBD dans le traitement de la dermatite atopique n’a pas encore été entièrement confirmée par des études cliniques, une recherche récente a mis en évidence que le CBD a des propriétés anti-inflammatoires et pourrait être utile en cas de dermatite allergique de contact, du moins dans des modèles expérimentaux.
L’un des facteurs pouvant aggraver la dermatite atopique est un déséquilibre du microbiome cutané, provoqué notamment par la prolifération excessive de bactéries comme le Staphylococcus aureus, qui forme des biofilms résistants. Des études préliminaires ont indiqué que l’huile essentielle de chanvre, qui contient des terpénoïdes comme le myrcène, l’α-pinène, le β-caryophyllène et d’autres, peut avoir des effets antimicrobiens et anti-biofilm, bien qu’elle ne contienne pas de quantités significatives de CBD. Une étude particulière a démontré que l’huile essentielle de chanvre est efficace pour décomposer et détruire les biofilms matures de Staphylococcus aureus, suggérant qu’elle pourrait être utile dans la prévention ou le traitement de troubles cutanés tels que la dermatite atopique.
Démangeaisons
Lorsque les démangeaisons deviennent chroniques, elles peuvent avoir un impact très négatif sur la qualité de vie d’une personne.
Les causes des démangeaisons sont complexes et impliquent différents récepteurs et canaux de la peau qui sont responsables de la transmission des sensations. La majeure partie des recherches sur le système endocannabinoïde suggèrent que la sensation de démangeaisons est principalement contrôlée par les récepteurs CB1 présents dans le système nerveux central, qui comprend le cerveau et la moelle épinière. Cependant, certaines études indiquent que les récepteurs CB1 présents dans les zones périphériques du corps, comme la peau, pourraient également jouer un rôle important dans les démangeaisons.
Les données disponibles sur les récepteurs CB2, qui sont un autre type de récepteurs du système endocannabinoïde présents en périphérie, sont encore contradictoires. Certaines études suggèrent qu’ils pourraient être impliqués dans les démangeaisons, mais il n’y a encore aucune certitude scientifique sur cet aspect, et des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre leur rôle.
En plus des récepteurs CB1 et CB2, il existe d'autres récepteurs dans la peau appelés canaux ionotropes, tels que TRPV1, TRPA1 et TRPM8, qui sont sensibles aux cannabinoïdes et jouent un rôle important dans la communication entre les cellules de la peau, les cellules immunitaires et les nerfs sensoriels. Cette communication est ce qui conduit à la sensation de démangeaisons. Ainsi, inhiber l’activité de ces canaux ionotropes à l’aide de phytocannabinoïdes bien spécifiques pourrait être utile pour soulager les démangeaisons.
Certaines études sur des modèles animaux (comme les souris) ont démontrés que les inhibiteurs des enzymes FAAH et MAGL, qui augmentent les niveaux d'endocannabinoïdes dans l'organisme, peuvent réduire les démangeaisons. Les cannabinoïdes tels que le THC et le PEA ont montrés de pouvoir réduire les démangeaisons chez les souris, mais les résultats chez les êtres humains ont été contradictoires, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas toujours donné le même effet.
Enfin, une étude a indiqué que les endocannabinoïdes qui agissent sur la peau peuvent avoir des effets opposés sur les démangeaisons selon l'endroit où ils se trouvent, par exemple dans la peau innervée par la moelle épinière par rapport à celle innervée par le nerf trijumeau (qui contrôle le visage et le cuir chevelu). Étant donné que le CBD est connu pour inhiber l’enzyme FAAH, agir comme un agoniste inverse du récepteur CB2 et activer le récepteur TRPV1, pourrait avoir le potentiel pour influencer la sensation de démangeaisons. Cependant, les preuves scientifiques sur cette application du CBD sont encore limitées et nécessitent des études plus approfondies.
Cicatrisation des plaies
La cicatrisation des plaies est un processus complexe qui se déroule en trois phases principales : inflammation, prolifération et maturation/remodelage des tissus. Pendant la cicatrisation, la peau subit une série de changements pour réparer les dommages. On pense que le système endocannabinoïde pourrait influencer ce processus, car il est impliqué dans la régulation de la croissance et de la différenciation des cellules de la peau, dans la fonction des fibroblastes (qui sont les cellules qui produisent le collagène) et dans la gestion de l'inflammation cutanée.
Les études sur des modèles animaux (comme les souris) ont montré que les récepteurs CB1 et CB2, qui font partie du système endocannabinoïde, peuvent jouer un rôle important dans la cicatrisation des plaies. Dans ces études, l’activation de ces récepteurs par les cannabinoïdes a conduit à une réponse de cicatrisation plus efficace, grâce à l’augmentation des facteurs anti-inflammatoires et à la réduction de l’activité de l’enzyme FAAH, qui est impliquée dans le métabolisme des endocannabinoïdes. Toutefois, les preuves cliniques sur l’utilisation du CBD pour la cicatrisation des plaies chez les êtres humains sont encore limitées.
Un exemple intéressant concerne une étude portant sur trois patients souffrant d’épidermolyse bulleuse, une maladie rare de la peau caractérisée par des douleurs et des cloques. Ces patients ont signalé une amélioration de la cicatrisation des plaies et une réduction de la douleur après avoir appliqué du CBD sur la peau, mais il s’agit de cas isolés et non d’une étude scientifique contrôlée.
Même si des preuves cliniques solides manquent, les études précliniques sont une base prometteuse. Une étude a examiné les effets du CBD et de l’extrait de Cannabis Sativa (CSE), qui contient 5 % de CBD, sur les cellules de la peau humaine (kératinocytes) et les fibroblastes. Dans les kératinocytes, le traitement avec un agent inflammatoire tel que le TNF-α a activé l'expression de 26 gènes liés à l'inflammation. Cependant, le traitement avec l’extrait de CSE a réduit l’activité de tous ces gènes, tandis que le CBD seul en a réduit 15. Dans les fibroblastes, le traitement au TNF-α a activé 16 gènes impliqués dans la cicatrisation des plaies. Ici aussi, l’extrait de CSE a réduit l’activité de tous les gènes impliqués, tandis que le CBD a eu un effet sur 11 d’entre eux et n’a pas montré d’impact significatif sur les gènes liés à l’inflammation et au remodelage de la matrice extracellulaire. Ces résultats suggèrent que l’extrait de CSE, qui contient non seulement du CBD mais également d’autres cannabinoïdes, flavonoïdes et terpènes, peut avoir un effet anti-inflammatoire plus puissant que le CBD seul. Pour confirmer l’efficacité du CBD dans la cicatrisation des plaies cutanées, des études précliniques et cliniques plus approfondies sont nécessaires.
Acné/Séborrhée
L'acné est un problème de peau causé par divers facteurs, notamment une production excessive de sébum (une substance huileuse produite par les glandes sébacées), une croissance anormale des cellules sébacées (sébocytes) et l’inflammation. Le système endocannabinoïde joue un rôle clé dans le maintien de l’équilibre cutané et la régulation de la production de lipides (graisses).
Des études en laboratoire (in vitro) suggèrent que le CBD pourrait être une thérapie prometteuse pour gérer l’acné, car il agit sur plusieurs fronts : il réduit la production de sébum, contrôle la prolifération des cellules sébacées et diminue l’inflammation. Une étude particulière a examiné les effets du CBD sur les cellules des glandes sébacées humaines et a révélé que le CBD peut inhiber la production de lipides induite par diverses substances stimulantes. De plus, le CBD réduit non seulement la production de lipides, mais contribue également à ramener à la normale le processus de production de sébum lorsqu’il est déséquilibré. Il a également démontré qu’il réduit la prolifération des cellules sébacées, ce qui signifie qu’il peut aider à contrôler la prolifération excessive de ces cellules.
En plus de ces effets, le CBD a montré des propriétés anti-inflammatoires, parvenant à bloquer l’expression accrue de gènes inflammatoires tels que le TNF-α, l’IL-1B et l’IL-6, qui sont connus pour être impliqués dans l’acné. Ces effets semblent être médiés par la signalisation du récepteur TRPV4, alors que les effets du CBD sur la production de lipides sont indépendants de ce parcours.
Un autre aspect important de l’acné est le déséquilibre du microbiome cutané, en particulier la prolifération de Cutibacterium Acnes (C. Acnes), une bactérie qui a été associée à l’acné pendant plus d’un siècle. Les effets antimicrobiens connus du CBD pourraient également s’avérer utiles dans le traitement de l’acné. Par exemple, une étude in vitro a démontré qu’un extrait par hexane de graines de chanvre a montré une activité antimicrobienne contre C. Acnes. Cependant, il n’est pas clair si l’effet antimicrobien était uniquement dû au CBD présent dans l’extrait, car la teneur en CBD n’a pas été précisée dans l’étude.
Modulation de la croissance des cheveux
Le follicule pileux humain est une structure complexe qui régule la croissance des cheveux et est influencée par différents facteurs, tels que les récepteurs du système endocannabinoïde. Des études précliniques ont suggéré que le CBD pourrait influencer la croissance des cheveux, mais les effets varient en fonction de la dose et des circonstances. Par exemple, il a été observé que de faibles doses de CBD peuvent favoriser la croissance des cheveux, tandis que des doses plus élevées peuvent la supprimer. Des analyses réalisées sur la peau humaine ont montré que les récepteurs CB1 et CB2 sont présents dans différentes parties du follicule pileux : CB1 est présent dans certaines zones du follicule, tandis que CB2 est présent dans d'autres. Les endocannabinoïdes, comme l'anandamide (AEA), et les phytocannabinoïdes, comme le THC, peuvent influencer le cycle de croissance des cheveux, induisant le cycle catagène, qui est la phase pendant laquelle le follicule pileux entre en régression. Toutefois, d’autres études ont indiqué que le 2-AG, un autre endocannabinoïde, a des effets opposés, stimulant plutôt la croissance des follicules pileux.
Dans une étude sur des modèles animaux (souris), un antagoniste synthétique du récepteur CB1 administré par voie orale a stimulé la croissance des cheveux, mais le même composé n’a eu aucun effet lorsqu’il est appliqué localement. De plus, il a été démontré que l’activation des récepteurs TRPV1 dans les follicules pileux inhibe la prolifération cellulaire et induit le cycle catagène, supprimant ainsi la croissance des cheveux. Une autre étude pilote a souligné que le CBD peut avoir des effets dose-dépendants sur la croissance des cheveux : de faibles doses de CBD favorisent la croissance, tandis que des doses élevées la suppriment, induisant le cycle catagène du follicule.
Étant donné que le follicule pileux contient des récepteurs qui répondent aux cannabinoïdes et que des cannabinoïdes ont été trouvés dans les fibres capillaires après la consommation de cannabis ou l'application topique d'huile de chanvre, il existe un potentiel pour utiliser des composés tels que le CBD dans le traitement de certaines affections capillaires. Cependant, la complexité de la croissance des cheveux nécessite des recherches ultérieures, notamment des études cliniques, pour déterminer si les phytocannabinoïdes tels que le CBD peuvent être utilisés efficacement pour traiter la chute des cheveux ou les problèmes de croissance capillaire excessive.
Pigmentation de la peau et des cheveux
La pigmentation de la peau humaine est déterminée par la production de mélanine, un pigment foncé produit par un processus appelé mélanogenèse, qui se produit dans les mélanocytes. La mélanogenèse est un processus complexe régulé par plus de 250 gènes. Le facteur de transcription de la microphtalmie (MITF) est un régulateur clé de ce processus, contrôlant directement la transcription des gènes impliqués dans la production de mélanine, tels que la tyrosinase (TYR), la protéine 1 liée à la tyrosinase (TYRP-1) et liée à la tyrosinase 2 (TYRP-2).
Le rôle du système endocannabinoïde dans le processus de mélanogenèse n’est pas encore complètement clair. Une étude de 2012 a démontré qu’un système endocannabinoïde pleinement fonctionnel est présent dans les mélanocytes épidermiques humains normaux. Il a été démontré que de faibles concentrations d'AEA et d'autres endocannabinoïdes, tels que l'ACEA et le 2-AG, induisent la mélanogenèse de manière dose-dépendante via le récepteur CB1. Cependant, d’autres études ont montré des résultats contradictoires, suggérant que l’activation du récepteur CB1 pourrait inhiber la mélanogenèse ou n’avoir aucun effet.
Certaines études ont également suggéré que les phytocannabinoïdes, comme le CBD, pourraient influencer la pigmentation de la peau. Par exemple, il a été démontré que le CBD stimule à la fois la production de mélanine et l’activité de la tyrosinase dans les mélanocytes épidermiques humains, et ces effets semblent être médiés par les récepteurs CB1. Les effets de mélanogénèse du CBD semblent être liés à la surrégulation du MITF, qui est contrôlée par l’activation de voies de signalisation cellulaire spécifiques, telles que p42/44 MAPK et p38 MAPK.
Cependant, l’implication des parcours du système endocannabinoïde dans les mélanocytes est très complexe et n’est pas encore entièrement comprise. Bien que les endocannabinoïdes puissent jouer un rôle potentiel dans la santé de la peau, il est encore trop tôt pour considérer les cannabinoïdes comme une solution thérapeutique pour les troubles de la pigmentation.
Possibles applications dans les soins bucco-dentaires
Le CBD pourrait également avoir des applications dans les soins bucco-dentaires. Dans les années ‘50, on a découvert que les préparations topiques de Cannabis Sativa avaient des propriétés antiseptiques contre diverses infections buccales et cutanées. Des études plus récentes ont examiné l’effet de l’huile de graines de Cannabis Sativa et des extraits d’éther de pétrole et méthanol de la plante contre diverses bactéries et champignons. Il a été observé que l’huile de graines présentait une activité antibactérienne significative contre les bactéries Gram-positives et Gram-négatives, mais n’était pas efficace contre les champignons.
La plaque dentaire est associée à plusieurs maladies dentaires et devrait être éliminée régulièrement à l'aide d'outils mécaniques (tels que des brosses à dents et fil dentaire) et chimiques (tels qu'un collutoire). La plaque dentaire est un biofilm complexe qui héberge différents microbes qui se fixent à la surface des dents et au niveau des gencives. Un traitement antimicrobien peut être utilisé pour contrôler la plaque dentaire et améliorer l’état des gencives enflammées. Une étude de 2019 a comparé l’efficacité des cannabinoïdes (inclus CBD, CBN et CBC) par rapport aux produits de soins bucco-dentaires vendus dans le commerce. Les cannabinoïdes se sont démontrés plus efficaces pour réduire la teneur bactérienne de la plaque dentaire que les produits synthétiques disponibles dans le commerce, ce qui suggère que les cannabinoïdes naturels pourraient être utilisés comme traitement sûr et efficace pour éliminer les bactéries buccales associées à la plaque dentaire.
Autres troubles de la peau
Le CBD et d’autres cannabinoïdes ont démontré avoir une action très efficace contre diverses souches de Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM). Cela suggère qu’ils pourraient être utilisés comme substances complémentaires avec des antimicrobiens pour lutter contre les infections cutanées résistantes aux antibiotiques. En outre, il a été signalé également que le CBD aurait un effet antimicrobien contre d’autres bactéries telles que Listeria monocytogenes, Enterococcus faecalis et Staphylococcus epidermidis résistant à la méthicilline (SARM).
Pour mieux comprendre l’effet combiné du CBD contre le SARM, une étude a montré que la combinaison du CBD et de la bacitracine (BAC) a réduit de façon significative la viabilité des bactéries par rapport à l’utilisation unique du CBD ou BAC. Cependant, cette combinaison n’a pas été efficace contre les bactéries Gram-négatives comme Pseudomonas aeruginosa et Klebsiella pneumoniae. En raison de leurs puissantes propriétés antibactériennes contre les bactéries Gram-positives, les cannabinoïdes pourraient être utilisés comme substances de support pour traiter les infections cutanées et autres infections bactériennes résistantes aux antibiotiques.
Plaques psoriasiques
Certaines preuves anecdotiques suggèrent que le CBD pourrait être utile pour traiter les plaques psoriasiques, qui sont caractérisées par une prolifération excessive de kératinocytes et par une inflammation chronique. Le NF-kB joue un rôle crucial dans les affections inflammatoires de la peau, telles que le psoriasis, et son activité est fortement stimulée par le TNF-α. Une étude a démontré que le CBD et l’extrait de Cannabis Sativa (CSE) inhibaient la transcription de NF-kB induite par le TNF-α de manière proportionnelle à la dose dans les cellules HaCaT. Cependant, dans les cellules HDF, seul l’extrait de CSE a démontré des effets inhibiteurs sur NF-kB. Dans d’autres types de cellules, il a été rapporté que le CBD est capable d’interrompre le parcours de NF-kB dans des études en laboratoire (in vitro) et dans des organismes vivants (in vivo).
Néoplasie cutanée
Le potentiel thérapeutique du ciblage du système endocannabinoïde pour traiter les néoplasies cutanées, telles que le mélanome et d’autres cancers de la peau, a fait l’objet de plusieurs études. Certaines recherches précliniques ont démontré que le CBD peut inhiber les protéines impliquées dans la propagation du cancer du sein. Cependant, l’utilisation du CBD pour le traitement des cancers de la peau n’a pas encore été pleinement explorée et nécessite des recherches plus approfondies.
Source utilisée pour la réalisation de l’article : révision des études sur le CBD en cosmétique.
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